Mu, Le Feu Sacré de la Terre est le premier tome de la Trilogie du Gardien par David Klass publiée entre 2006 et 2009. Ma première lecture des deux premiers tomes date de cette époque, il y a une dizaine d’années et elle m’avait fait forte impression. Malheureusement je n’avais jamais pu acquérir le troisième tome et comme celui-ci n’est plus édité il se trouve difficilement d’occasion. C’était sans compter sur la persévérance de Dan qui a réussi par me le dénicher et à me donner envie de me replonger dans cette saga de science-fiction écologique.

David Klass, Mu le feu sacré de la terre

On va suivre Jack, un adolescent populaire qui excelle dans toutes les matières et mène une vie plutôt banale et bien rangée auprès de ses parents. Mais sa vie va basculer du jour au lendemain lorsqu’un étrange individu le flashe avec ses yeux et qu’une armée se lance à sa poursuite. Forcé de quitter sa famille et de ne plus faire confiance à personne, il se lance dans une fuite, traqué par des ennemis dont il ignore tout. Épaulé par un chien télépathe et d’une ninja girl, Jack va se révéler être le seul capable de trouver Mu et ainsi d’enrayer l’extinction de la planète enclenchée par des siècles de mauvais traitement par les humains.

Semaine de la Toussaint à Hadley-Sur-Hudson. Année de terminale. Neuf heures du soir. Rien contre les phrases nominales j’espère ? Mon professeur d’anglais se plaît à me répéter qu’un jour, ça me perdra. Le style moderne, dit-il avec une moue dédaigneuse. Tant pis pour lui, moi j’aime quand c’est comme ça. Rythmé. Vous aimez quand ça bouge ? Vous n’allez pas être déçus. Vous aimez le bizarre, le fantastique ? Vous avez frappé à la bonne porte.

C’est avec grand plaisir que je me suis replongée dans cet univers palpitant, bourré d’action et d’aventures renforcé par le style dynamique de l’auteur et les phrases nominales du héros. Si le scénario et son déroulement paraissent à première vue classique, le thème principal du roman est original et fait sa force. Car on va ici traiter d’écologie. La planète se meurt, à cause des humains elle est polluée, elle est drainée de toute part par notre constant besoin de surconsommer, elle est maltraitée. Le point d’Inflexion se rapproche : il s’agit du moment où il ne sera plus possible de faire machine arrière et de réparer les dommages causés. Il s’agit d’un des premiers romans qui m’ont fait ouvrir les yeux sur notre mode de vie capitaliste et égoïste. On y dépeint toute la beauté de la planète, les fonds-marins, les paysages, la diversité de la faune et de la flore. On apprend aussi quelles sont ces techniques qui ravagent la planète, notamment la surpêche et la façon dont elle est pratiquée. On va tout particulièrement se retrouver à bord d’un chalut de fond, véritable massacreur de coraux, d’espèces tout ça uniquement pour faire du profit. C’est là qu’intervient Jack. Il ne sait pas que la planète se meurt, il ne sait pas qu’il vit une course contre la montre, mais pourtant il va devoir apprendre et ouvrir les yeux pour trouver Mu. On ne sait pas ce qu’est Mu mais selon Gisco le chien télépathe et Eko la Ninja Girl c’est la seule chose capable de sauver la planète.

Si le thème et les messages du roman sont louables et bien menés, avec cette relecture je me rends compte des petits défauts et des ficelles du scénario. Le déroulement des évènements est très classique et le personnage principal peine à convaincre. Il est trop naïf voire énervant à toujours dire : « oui mais on a toujours pêché, c’est normal, les animaux sont faits pour être mangés, il n’y a pas de mal à cela...» Or maintenant que je me tourne de plus en plus vers le veganisme et que je me renseigne à ce sujet, ce genre de discours a tendance à me fatiguer. De la même façon il peut être agaçant avec un côté adolescent forcé qui ne sonne pas toujours juste. Cela dit cette facette de Jack est probablement là pour permettre au roman de ne pas avoir un ton trop moralisateur, de traiter le thème habituel de la quête d’identité et les autres personnages acolytes restent plutôt attachants.

On a ici un premier roman jeunesse/adolescent palpitant qui tient en haleine jusqu’au bout et propose une réflexion intéressante sur l’écologie sans oublier une touche d’humour qui vient rafraichir le propos. Si la construction du récit reste classique et que la fin peine à convaincre, je relirai évidemment avec plaisir le tome 2 intitulé Zéta, le souffle du ciel dont je ne rappelle absolument pas mais qui relancera, je n'en doute pas l’intérêt pour la saga.

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