Après Black Mirror et Dimension 404, voilà Philip K. Dick's Electric Dreams une nouvelle série anthologique de science-fiction. Mais, contrairement aux deux autres, cette série à pour particularité d'adapter à chaque épisode une nouvelle écrite par Philip K. Dick. Voilà l'occasion de découvrir d'autres œuvres de l'écrivain torturé à qui on doit le matériau de base de grands classiques comme Blade Runner, Total Recall ou encore Minority Report.

Philip K. Dick's Electric Dreams

Dans cette série, qui compte Bryan Cranston parmi ses producteurs, on voyage par tranche de cinquante minutes dans différents univers de science-fiction issus de l'imagination de Philip K. Dick. Toutes les nouvelles adaptées dans cette première saison ont été publiées entre 1953 et 1955, les débuts de l'auteur, avant même la sortie de son premier roman. Pourtant, dans ces œuvres de jeunesse, on y décèle déjà la noirceur, le pessimisme et la paranoïa appliqués à la science-fiction et à l'anticipation. Certains thèmes résonnent encore aujourd'hui, d'autres ont été remaniés pour mieux coller à notre époque, mais on y retrouve des questions intéressantes sur la société, notre rapport à la technologie, l'intelligence artificielle, la manipulation de la réalité et bien sûr celle de l'humanité chez les formes de vie artificielles, chère à Dick.

Mais tout n'est pas que questionnement, remise en question ou concepts complexes puisque les écrits de Philip K. Dick possèdent aussi une grande dimension poétique et souvent abstraite, ce qui donne lieu à des épisodes parfois déroutants qu'il convient de prendre comme des expériences de science-fiction, comme une plongée dans l'esprit de l'auteur.

Ce brassage des thèmes et des styles est renforcé par les différents réalisateurs qui apportent chacun leur vision personnelle et nous proposent des épisodes vraiment différents avec à chaque fois un casting de qualité. On notera la présence de Bryan Cranston (Breaking Bad, Malcolm), Steve Buscemi (Reservoir Dogs), Timothy Spall (Harry Potter), Mel Rodriguez (The Last Man On Earth), Liam Cunningham (Game Of Thrones) ou encore Tuppence Middleton (Sense8). Les effets spéciaux sont de bonne facture et, même si on n'atteint pas la propreté de Black Mirror, renforcent l'immersion en contribuant à créer l'ambiance voulue au sein de l'épisode.

Malgré toutes ces bonnes intentions, certains épisodes s'avèrent être moins bons que d'autres et nous donnent au final une série assez inégale. On pourra mettre ces défauts sur les erreurs de jeunesse de cette première saison et sur les nouvelles qu'elle adapte, mais aussi sur certains partis pris narratifs et artistiques. On espère que la barre sera redressée si une suite est envisagée.

Philip K. Dick's Electric Dreams n'est pas seulement le Black Mirror d'Amazon Video, mais une véritable anthologie de science-fiction à part entière avec son ambiance particulière et ses histoires dramatiques pleines de poésie. Au Pugoscope, nous attendons avec impatience l'annonce d'une saison 2 car il reste encore beaucoup de nouvelles à adapter !

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