Une dizaine d’années après la saga Death Note, ses créateurs Takeshi Obata et Tsugumi Ohba ont à nouveau allié leurs talents dans une nouvelle série de mangas intitulée Platinum End, dont j’ai pu découvrir le premier tome à l’occasion des 48h de la BD du mois d’Avril. Il s’agit d’une série qui comprend déjà 7 tomes en français chez Kazé et qui reprend quelques pistes de réflexion de la saga Death Note ainsi que son schéma narratif pour ainsi dire.

Takeshi Obata, Platinum End, Tome 1

On va suivre le personnage de Mirai, un jeune homme orphelin à qui la vie n’a pas vraiment souri et qui est sur le point de se suicider. Alors qu’il se jette du haut d’un immeuble, Nasse, un ange le rattrape et lui sauve la vie. Après lui avoir vaguement expliqué qui elle est, elle va lui proposer de lui offrir des pouvoirs pour lui permettre d’améliorer sa vie et de rompre sa dépression. Mais évidemment cet ange ne dit pas tout et ces pouvoirs ont un prix, que Mirai ne va pas tarder à découvrir.

J’ai tout à fait apprécié cette lecture, qui est fluide, agréable, qui introduit bien son univers, ses personnages et laisse une part de mystère qui nous rend curieux de lire la suite. Les créateurs de ce manga sont rodés, ils savent très bien construire leur récit et nous intriguer avec des révélations disséminées çà et là, des retournements de situations, de l’action, de l’émotion et de la réflexion. Tous les éléments d’un bon manga de base sont ici et c’est ce qui rend ce premier tome assez plaisant à lire.

Cependant on sent beaucoup trop que les créateurs sont ceux de Death Note car Platinum End ressemble vraiment à une pâle copie de cette série mythique que tout le monde a tant aimée. Puisqu’ils reprennent les mêmes codes, les mêmes procédés, la même trame et ne changent au final que certaines pistes de réflexions. Nasse, l’ange qui sauve arbitrairement Mirai va se mettre à le suivre partout, mais comme dans Death Note, elle sera invisible des autres personnes. Elle lui offre des pouvoirs, celui de pouvoir voler et celui de la flèche de l’ange, qui permet de se faire aimer pendant 33 jours par la personne touchée. Notre personnage principal comme dans Death Note va donc devoir apprendre à se servir de ces pouvoirs, à comprendre les règles de cet univers et enfin à choisir entre faire le bien ou le mal. Ces ressemblances frappantes m’ont vraiment dérangée car au-delà de ce problème, l’univers a l’air intéressant.

Ce qui m’a interpellée dans ce manga ce sont les anges, qui sont pour le moins curieux dans leur moralité. Ils ne sont pas du tout l’image que l’on se fait des anges habituels et ce côté décalé est assez surprenant et plaisant. Nasse, l’ange de Mirai ne comprend pas vraiment le problème du contrôle mental des gens, du vol ou du meurtre, pour elle, tout est bon pour rendre heureux Mirai. Évidemment on se pose beaucoup de questions sur sa nature d’ange et sur le fonctionnement de cet univers et c’est probablement ce point qui donne tant envie de lire la suite.

Comme dans Death Note ce manga pose la réflexion de la mort, sur le pouvoir de donner la mort et ses conséquences et du fait que la vie des humains peut basculer d’un moment à l’autre. Les autres thèmes abordés qui changent de Death Note sont ceux sur la liberté, le bonheur ou encore l’amour. Ce premier tome va assez vite dans son déroulement et pour l’instant les thèmes abordés le sont de manières un peu naïves et les personnages restent en surface mais j’ai bon espoir que cela s’étoffe au fil des tomes, connaissant les auteurs. Notamment le personnage de Mirai, dont la vie a été très compliquée, qui est suicidaire et qui finalement va tout faire pour rester en vie. Il y a là matière à proposer des déroulements intéressants par la suite.

Lorsqu’on n’est pas heureux soi-même, on a du mal à se réjouir du bonheur des autres… et à l’inverse, si tout le monde autour de soi n’est pas heureux, il est difficile de l’être soi-même…

On a donc ici un premier tome pas particulièrement innovant mais néanmoins efficace qui peut finalement faire figure de b.a.-ba du manga pour les novices. S’il s’appuie trop sur la même trame que Death Note le fond et la réflexion qui en découle semble partir vers un autre chemin et il faudra attendre la suite pour pouvoir pleinement se prononcer. Accrocheur et bien dessiné, il faudra voir s’il nous tiendra en haleine sur plusieurs tomes. Si vous n’avez jamais lu Death Note, je vous conseille de vous y plonger en premier lieu car elle restera la série de référence dans le genre et si vous connaissez déjà bien Death Note vous pouvez tenter cette série si vous n’avez pas peur de la redondance.

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