Très bonne surprise de l'année dernière, la première saison des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire nous avait séduit avec son esthétique si particulière et sa narration innovante. La saison deux venant d'arriver sur Netflix, c'était l'occasion pour nous de faire un point sur la série avant sa troisième et dernière saison qui viendra clôturer l'histoire des malchanceux enfants.
Violette, Klaus et Prunille sont trois enfants qui deviennent orphelins suite à la mort de leurs parents dans un mystérieux incendie. Ils héritent donc de leur énorme fortune et doivent aller vivre chez leur plus proche parent : leur oncle le Comte Olaf qu'ils n'ont jamais vu. Olaf vit dans un taudis et est un personnage fourbe, avare, vicieux et prêt à tout pour s'emparer de leur fortune. Les trois orphelins vont alors devoir user de leur intelligence, de patience et de leurs aptitudes pour s'en sortir.
Comme son nom l'indique très clairement, nous allons suivre les Baudelaire dans une série de péripéties plus dramatiques les unes que les autres dans lesquelles rien ne va aller dans leur sens, mais pour autant la série est avant tout loufoque et pleine d’humour. En effet, elle brise très souvent le quatrième mur, déjà avec son générique qui nous dit très clairement d'éteindre notre écran et d'aller faire autre chose de plus plaisant, mais surtout avec la présence d'un narrateur qui porte le nom de Lemony Snicket, l'auteur des romans, qui s'adresse directement à nous. Dès le départ il nous prévient que tout va mal se passer pour les enfants et que cela va aller de mal en pis, puis à chaque épisode il apporte son point de vue omniscient, car il connait déjà l'histoire, et ponctue les événements de remarques déprimantes, allant parfois jusqu'à spoiler certains dénouements tragiques dès le début.
Les personnages sont très attachants, y compris les enfants qui ont chacun leur personnalité et leurs aptitudes. Violette, la plus âgée est une inventrice hors-pair, Klaus est un jeune féru de livres en tout genre, tandis que Prunille, la cadette, est un bébé qui aime mordre tout ce qu’elle trouve et est un des ressorts comiques les plus drôles de la série. Mais la série est surtout portée par Neil Patrick Harris (connu pour son rôle de Barney dans How I Met Your Mother) qui incarne ici le Comte Olaf, lui-même un acteur qui va passer la série à se déguiser en des personnages variés dans le but de berner tout le monde pour piéger les orphelins Baudelaires et qu'on adore détester.
La première saison nous emmène dans de multiples lieux, chez divers tuteurs, l'occasion de découvrir toujours plus de personnages, chacun avec des traits de personnalité hyper exagérés mais qu'on peut voir comme une satire de notre société. À chaque fois le Comte Olaf prend une nouvelle apparence pour tenter de se débarrasser du tuteur et de capturer les enfants, puis le schéma se répète tous les deux épisodes. La saison 2 commence de la même façon, mais vire rapidement à la course-poursuite ce qui donne une dynamique différente et accélère le rythme. En revanche, le défaut de la série réside dans son aspect redondant, d'autant plus frustrant que les autres personnages ne reconnaissent jamais le Comte Olaf et ne croient pas les enfants lorsqu'ils tentent de le démasquer. Même s'il s'agit d'un gag récurrent volontaire qui fonctionne bien au début, on aurait aimé un peu plus de renouveau dans sa manière d'être abordé. Heureusement, les enfants mènent en même temps l'enquête pour en savoir plus sur l’incendie et les secrets de leurs parents, ce qui nous offre un fil rouge bienvenu qui traite des sociétés secrètes.
Un des autres points forts de la série est son univers visuel. On est loin de la direction artistique des séries actuelles, car si les effets numériques sont très présents, ils sont volontairement kitsch et fonctionnent en harmonie avec les effets pratiques et les décors très travaillés pour donner corps à un univers visuel artificiel bien spécifique qui colle parfaitement avec le ton sombre et grotesque de la série. Les costumes et les maquillages, en particulier ceux du Comte Olaf, occupent une place importante dans la série, autant dans la forme que dans le fond, et bénéficient également d'un soin tout particulier.
Pour avoir lu les premiers romans des Orphelins Baudelaire, le P'tit Yahourt peut dire que la série en est incroyablement proche. D'ailleurs, l'auteur est impliqué dans le processus créatif de la série et y fait même quelques caméos. Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est une série qui arrive à transposer à l'écran une ambiance particulière habituellement propre au monde du livre grâce à un style narratif et visuel déroutant, mais parfois redondant, et à des acteurs justes et impliqués. Sur les treize romans, quatre ont été adaptés dans la première saison, cinq dans la suivante et les quatre restants le seront dans la troisième et ultime saison qui devrait sortir l'année prochaine, toujours sur Netflix.
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